Le domaine
Harjane
Niedermorschwihr
Mes vignes
« Telle qu’elle est actuellement, la nourriture ne donne plus à l’être humain la force de manifester l’esprit dans la physique. On n’est plus capable de jeter un pont de la pensée vers la volonté et l’action. Les plantes alimentaires ne contiennent plus les forces qu’elles devraient donner aux gens ».
Rudolf Steiner
Je travaille beaucoup avec des plantes bioindicatrices et j’interviens en fonction des besoins de la vigne et du sol. Je n’enlève et je ne rajoute rien, le minima c’est d’oxygéner le sol et de ramener de la délicatesse. Le but est que les vignes soient indépendantes.
Je cueille mes propres différentes plantes à macérer ensemble, et je marie avec des huiles essentielles pour moins polluer la terre avec le soufre et le cuivre. Cela permet aussi de mieux combattre les ennemis (les maladies cryptogamiques) des vignes.
« Mon seul vrai ennemi est l’émirat islamique de l’Afghanistan, pour ce qu’il fait à mon pays, aux femmes, enfants et hommes de celui-ci ».
Les vignes non taillées ou la non-taille des vignes
Une méthode que je pratique aussi depuis deux ans sur une parcelle de 25 ares. Cela permet d’avoir des petites grappes concentrées en acidité plutôt qu’en saccharose et en fructose. Peut-être qu’elles s’adapteront au changement climatique. J’entretiens les ceps pendant les travaux en vert pour que ça ne devienne pas une jungle.
Pas de certificat pour l’instant, mais rien ne m’empêche de conduire mes vignes en Biodynamie, et de ne pas oublier ses convictions. La puissance de la 500P « bouse de corne de vache » est à la fois dans le développement du sol, l’implantation des racines et le comportement de la vigne. La 501P favorise la photosynthèse, améliore les caractéristiques organoleptiques et structure des plantes qui deviennent plus résistantes aux maladies cryptogamiques.
Le choix de faire tout à la main sans intervention des engins lourds dans les vignes, le travail du sol qui est fait par le cheval de trait, une intervention minimale, sont les vraies valeurs du domaine Harjane.
Aujourd’hui
Je guide et je me laisse guider par 2,20 ha de vignes.
Le cœur se promène sur les territoires granitiques de Niedermorschwihr, sur la « route des pélerins des Trois Épis », sur les collines d’Ammerschwihr et les sols limoneux calcaires d’Obermorschwihr.
La taille de la vigne se fait différemment dans chaque parcelle. Les voyages ont été inspirants. Je pratique la taille en Gobelet, en Cordon de Royat, en Guyot simple ainsi que la taille douce avec des provignages (je les appelle les coursons imaginaires, pour remplacer les ceps manquants) qui mesurent parfois 3 mètres, et aussi un peu de pergolas.
« Chaque coup de sécateur dans les vignes est du lyrisme et une manière d’écrire une nouvelle histoire ».
La cave
J’essaye de faire du vin avec mes yeux, mon nez, mon palais et mon cœur.
Les vendanges se font à la main, et une fois arrivés à la cave, pendant les fermentations
je ne surprotège pas mes vins pour leur donner de la liberté.
J’utilise le soufre de manière homéopathique pour protéger le vin lorsqu’il est fragile.
80 % de mes vins sont issus des jarres françaises en grès, de jarres en céramique italienne et des Qvevris géorgiennes, et le reste ce sont des barriques Gauloises. Les vins se font avec instinct.
Le champ de liberté est infini. L’improvisation rigoureuse est ce à quoi je suis le plus redevable dans ma cave car pour moi c’est ma scène de théâtre.
Il y a des vins et des méthodes qui m’ont inspirés.
Je veux faire des vins qui doivent me plaire d’abord.
Il vaut mieux être dur avec soi-même qu’avec les autres.
Bref, c’est bien joli de parler, maintenant il faut prouver. C’est mon troisième millésime 2024, et ma première en tant que récoltant.
Je laisse maintenant la parole à mes vins.
Je vous laisse goûter ce que les cuvées ont à vous dire. On se tait, on sent, on écoute notre cœur et les vins vous amèneront peut-être sur la Route de la Soie, en France, dans vos souvenirs ou encore vers l’inconnu, pour peu qu’on se laisse surprendre…